Les Puisots, au-dessus d’Annecy sur la route du Semnoz est alors un hameau avec quelques fermes, un café y est ouvert en 1934 et accueille des randonneurs.
Des réfractaires au STO s’y installent au printemps 1943. Ils sont ravitaillés et hébergés par les frères Louis et Félix Machenaud. Puis ils construisent une baraque, le « gourbi », sur la ligne de crête qui domine le vallon de Sainte-Catherine. Jugeant qu’ils sont trop proches d’Annecy, six kilomètres, ils quittent le lieu en juin.
Des Espagnols créent un camp au Semnoz avant de monter aux Glières. Ils y reviendront brièvement après l’attaque allemande des Glières du 26 mars 1944 et la dispersion des maquisards qui a suivi celle-ci.
Le corps franc « Raymond » s’installe provisoirement au « gourbi » avec l’aide des frères Machenaud. Fort de 17 hommes, ses opérations débutent rapidement. Le 3 juin à 4h du matin, il libère 11 résistants soignés à l’hôpital d’Annecy. Mais il quitte les Puisots pour se rapprocher de Thorens le lundi 12 juin 1944.
Guidés par trois miliciens qui avoueront, lors de leur jugement par la cour martiale du Grand-Bornand le 25 août suivant, avoir attendu le départ du corps franc pour dénoncer les habitants, les Allemands encerclent la clairière. Sont engagées deux sections de la1ère compagnie , renforcées de la section « mortier » de la 4ª compagnie. Selon les interrogatoires effectués après la Libération, l’effectif global serait d’environ 30 hommes.
Loulou Machenaud, 17 ans, qui enlève les doryphores des fanes de pommes de terre dans les potagers qui se trouvent côté gauche de la route qui monte au Semnoz, essaiera de s’échapper en gagnant le fourré mais il sera abattu puis jeté dans le brasier de la maison. les frères Fernand, 38 ans, et Louis Machenaud, 42 ans, sont laissés dans la maison ; Joseph Petit, 39 ans, dans son garage et attachés avec du fil de fer soit à une voiture, soit à des meubles, afin qu’ils ne puissent s’échapper. Les soldats vident plusieurs bières et incendient les quatre maisons.
Les malheureux périssent carbonisés. »
- Le 15 juin 2023, Bernard Néplaz, prononce un discours où il fait référence à une tragédie qui vient de se produire à Annecy (Le 8 juin 2023, vers 9 h 45, un homme blesse six personnes, dont quatre enfants en bas âge, avec un couteau, il s’ensuit des manifestations de haine raciste car l’assaillant est étranger.)
N’oubliez pas que quelques jours avant le drame du 8 juin, Annecy avait été souillé par une manifestation de I’extrême-droite, reprenant à son compte les slogans idéologiques qui avaient conduit à la 2ème guerre mondiale. Et à nouveau, peu de temps après le drame, nouvelle manifestation à visages découverts, se sentant compris sinon soutenus par l’extrême-droite.
À l’inverse, souvenez-vous de ces femmes et de ces hommes que nous honorons aujourd’hui qui rêvaient de voir la paix s’instaurer sur toute la planète : que penseraient-ils de notre monde où les conflits succèdent aux conflits y compris le plus proche de nous, en Ukraine, conflit qui pourrait à chaque instant déboucher sur une catastrophe nucléaire.
Au terme de cet appel à la vigilance face à ces paroles de haine, jeunes filles et jeunes gens, écoutez,le message de ce Résistant du groupe Manoukian, encore un étranger, qui face au peloton de soldats aIlemands qui va Îe fusiller déc1are : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand. »
Rappelez-vous : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand.