Par crainte d’avoir une police pas assez répressive, Vichy crée des polices parallèles. Sont ainsi constitués un Service des sociétés secrètes en mai 1941 (SSS, en charge de la lutte antimaçonnique) et une Police des questions juives en octobre 1941 (PQJ). Alors que les résistants communistes se sont lancés dans la lutte armée contre lʼoccupant allemand, est créé le Service de police anticommuniste (SPAC) qui renforce lʼaction des brigades spéciales de la Préfecture de police de Paris. A lʼété 1942, ces polices parallèles sont intégrées dans la nouvelle Police nationale suite aux accords passés entre Oberg, chef de la SS et de la police allemande en France, et Bousquet, chef de la police française. Le SPAC est renommé le Service de répression des menées antinationales en juin (SRMAN).
À Annecy, un groupe de jeunes (de 15 à 25 ans) du quartier de la Prairie a rejoint les Francs tireurs et partisans (FTP). Ils sont dénoncés par un camarade attiré par l’appât du gain – on offre 200 000 francs aux dénonciateurs - et arrêtés par la Milice ou les « canadiennes », cette police française dite « des menées antinationales ». Leur chef est torturé dans les locaux de l’Intendance à Annecy. Les jeunes sont transférés fin avril à la prison Saint-Paul de Lyon. De là, ils sont alors emmenés, avec d’autres prisonniers de Saint-Paul, directement en camp de concentration.
Ils partent pour Dachau le 26 juin 1944 où ils arrivent le 2 juillet.
Quatorze vont mourir en déportation et onze seulement reviennent.
Parmi eux, Walter Bassan (Photo ci-dessus), qui fut un des témoins de la Résistance. Il raconte son histoire dans un film de Gilles Perret : « Walter, retour en résistance »,
Militant de l’ANACR de Haute-Savoie il est élu président national de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes) en 2103.
Il fait partie d’une famille de résistants puisque son frère, arrêté avec lui, est mort en Allemagne, son autre frère s’engage dans la Résistance et fera partie des combattants des Glières.
Walter est décédé le 5 septembre 2017, à 91 ans.
Sur les plaques apposées sur "l’intendance", rue de l’Intendance à Annecy, on peut lire notamment :
Ici, en 1944, des patriotes ont été torturés et assassinés par des miliciens fascistes du gouvernement de Vichy (apposée le 20/08/1946)
Ici, dans ce bâtiment de l’intendance, de janvier à mai 1944, a siégé la police anti-communiste de l’État français, terrible force contre toute la Résistance (apposée le 8 mai 2010)
La rafle des jeunes de La Prairie
Victimes d’un dénonciateur, 25 jeunes résistants sont arrêtés à Annecy le 23 mars 1943. 11 seulement rentreront d’Allemagne où ils ont été déportés.