Hommage par M. le Maire,
Nous sommes réunis aujourd’hui ici au hameau du Saix à 1200 mètres d’altitude sur le versant Est de la belle et verdoyante commune de Mégevette
Un lieu un peu difficile d’accès aujourd’hui. Mais au combien important dans l’histoire de notre commune
Mégevette était un lieu propice, par la complaisance de ses montagnes au regroupement de ceux qui volontairement répondaient à l’appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940, les fidèles à la France ceux qu’on appelait les Maquisards.
Souvent réfugiés dans les chalets, ils se préparaient au combat afin de libérer la France de l’oppresseur nazi, maitre intolérant, ayant mis à sa botte la nation.
Ils furent très nombreux à avoir été abrités, cachés, qu’ils soient sédentaires ou dans des chalets de montagnes, y vivant dans l’insécurité comme des hors-la-loi.
Ce camp des Saix, où nous sommes rassemblés en est un exemple. Il était formé de quatre sixaines de Résistants impatients de s’exprimer et bien décidés à braver l’interdit en commémorant le souvenir de la grande guerre 14/18, devant le monument, mémorial des enfants de Mégevette, morts pour la patrie, Cette cérémonie reste toujours en mémoire des anciens. Mais si cet acte fut jugé glorieux par les vaillants maquisards et la majorité de la population, il n’en fut pas de même par l’occupant et les fidèles au régime de Vichy
Durant les jours qui suivirent, la vengeance se préparait. Le 23 novembre aux premières heures de la matinée, des troupes Allemandes basées à Annemasse envahirent Mégevette avec pour objectif de détruire le hameau des Saix
Heureusement , la garde du camp était bien assurée, son accès étant déjà particulièrement difficile, mais l’attaquant visiblement bien renseigné y accéda par un sentier jugé sans danger.
Il y trouva le camp vide, alerté par des coups de feu, les résistants s’étaient repliés et purent gagner l’autre versant de la montagne.
Il est difficile, encore aujourd’hui de connaitre le nombre de victimes, quelques blessés côté maquisards cinq ont disparu, peut-être arrêtés.
Ce matin-là au petit jour c’en était fini du camp des Saix, les armes ce sont tues, mais comme à son habitude, le label nazi avait parlé, son passage effacé par le feu, ne laissant que ruines et cendres.
Suite à ces évènements, les familles Boresy, Chevallier, Borel allaient connaitre des représailles : Maltraitances, habitations pillées, et arrestations, une quarantaine de prisonniers emmenés en camion et emprisonnés au PAX HOTEL Q.G des Allemands à Annemasse où tortures et interrogatoires musclés ne leur furent pas épargnés .
Heureusement, Grâce au maire d’Annemasse très influent, nombreux furent libérés.
Megevette, malgré ses malheurs n’a pas désarmé et a pris une part importante à l’organisation pour la montée des résistants au plateau des Glières.
Suite aux évènements de l’automne 1943
Mr Joseph Duret honorable maire Megevette, accusé d’avoir un lien important avec la résistance, en facilitant avec l’aide du secrétaire de mairie Mr Clément Corbet l’obtention de faux papiers au maquis, a été arrêté le 1er avril 1944 par la gestapo , le jour du marché à ST JEOIRE.
Un voisin raconte : "j’étais enfant, dans la matinée, j’ai vu s’arrêter une traction en bas du hameau des Moulins (son lieu de résidence)et 4 personnes en uniforme en sont sorties et ont remonté le champ qui sépare la route communale de la maison familiale. Quelques instant plus tard ils redescendaient accompagnés d’Hélène sa petite sœur.
Un peu plus tard, sur la Marché, bien que prévenu, mais craignant pour les siens, il retrouva sa sœur et ses accompagnants de la gestapo qu’il suivit sans faire de résistance."
D’abord interné au château d’Annecy ,puis départ pour Compiègne le 16 Avril 1944
Il est déporté au Camp de Buckenwald le 12 mai 1944 il est déplacé par la suite dans plusieurs camps.
C’est par le ministère de la Guerre au printemps 1945 que sa mort au camp de Naudhausen est confirmée à ses frères.
Je vous demande d’observer une minute de silence .
Nous avons pris la décision il y a quelques mois avec le soutien des membres de l’ANACR de remplacer la stèle devenue vétuste. Cette stèle bâtie par Mr Jean-Marie Corbet avait connu un acte de vandalisme ? la plaque commémorative ayant été dérobée.
En 2004, à l’occasion du 60ème anniversaire de la libération, le conseil municipal alors en place accompagné de Mr Marcel Roy, chevalier de la légion d’honneur de Mr Olivier Corde instituteur ainsi que de nombreux élèves de l’école communale rebaptisée depuis l’école Joseph Duret. Lors de cette cérémonie la plaque est remplacée, un panneau est érigé : il servira de support aux pensées écrites par les enfants de l’école.
Avant de laisser la parole à Mme Claudine Ranvel et Mr Jaques Cruz coprésident du comité local de l’ANACR je tiens à vous remercier toutes et tous chaleureusement pour vous êtes déplacés ici au « hameau des Saix » pour assister à cette cérémonie au combien importante en hommage aux hommes et femmes qui, par leur courage et leurs engagements, nous ont permis de vivre libre toutes ses années.