Après l’enlèvement d’un douanier allemand au Pont du Risse par les Résistants As (Armée Secrète) du secteur, les Allemands décident de représailles et sont à la recherche des auteurs de cet acte.
Le 28 janvier 1944, ils investissent Saint Jeoire, quadrillent le village et mettent en place un double barrage dans la direction de Pouilly.
Les Allemands sont à la recherche des « terroristes » et notamment d’un de leurs chefs :
Jean Carrier dont la cache a été dénoncée par un traître.
Jean Carrier est en effet réfugié avec sa famille dans le hameau de Pouilly.
Vers 22 heures, 3 Résistants arrivent en voiture ( traction) au niveau du premier barrage : Marcel Clavel, Robert Desbiolles dit Binbin et Alphonse Pasquier. Ils décident de foncer et de forcer le barrage. Une fusillade s’ensuit.
Un Allemand est tué.
Des renforts sont alors demandés à la police allemande d’Annemasse. Les trois Résistants blessés abandonnent la traction un peu plus loin sur la route de Pouilly.
Marcel et Alphonse tentent de fuir par le bois du Turchon à proximité. Robert se traîne jusqu’aux maisons de Pouilly ou il sait pouvoir trouver de l’aide auprès de Jean Carrier. Il sera abattu plus tard par les nazis. Alphonse ne pouvant pas être secouru perdra la vie dans le bois du Turchon.
Marcel réussit à rejoindre Quincy ou il sera accueilli dans une famille et soigné par le docteur Rubin.
Vers 23h30, 90 hommes de la SS Polizei d’Annemasse arrivent en renfort et investissent Pouilly. Les hommes sont tués à leur domicile. Jean Carrier se retranche dans les combles de sa maison et avec ses armes tire sur l’ennemi. La SS Polizei incendie sa maison. Brûlé vif il disparait dans la chute de la toiture. Les nazis s’emploient aussi à incendier d’autres bâtiments du village et à tuer.
Durant cette nuit d’horreur 9 maisons ont été incendiées et 11 hommes furent exécutés :
Benedente Eustache, Carrier Jean, Chamot Ferdinand, Cornier Pierre, Desbiolles Robert, Girod Jean, Mischler Alfred, Parchet François Léon, Pasquier Alphonse, Pasquier Clément Salomon Emile.
A la suite ce drame c’est Henri Plantaz qui prend la suite de Jean Carrier pour le commandement de l’AS locale. Ce dernier trouvera la mort lors de la tragédie de l’usine du Giffre le 01 avril 1944.
En 1946 Jean Carrier est fait compagnon de la Libération.